Jacob Legros Homme de Cheval

Bien que je ne sois pas d’une famille liée à l’équitation, j’ai depuis mon plus jeune âge, toujours été au contact de poneys ou de chevaux.

Mes premiers pas équestres se sont fait sur des shetlands, véritablement dans le domaine du loisir en balades et randonnées mais pas encore de manière classique, « académique »...

Mais cette relation avec le poney ne me satisfaisait pas complétement, le shetland est le shetland et sa nature joviale, loufoque, parfois irrévérencieuse me paraissait trop éloignée du véritable culte que je portais déjà pour le cheval. En fait, et si j’avais beaucoup de plaisir à chevaucher ces complices de mes mercredis et samedis après-midi, mon attention était captivée par le cheval.

J’avais bien plus qu’une adoration mais une fascination pour cet être majestueux qui me paraissait plus sérieux, plus mystérieux que le shetland, et dont la force et le panache entrainaient toute mon admiration et surtout cette obsédante question : serais-je capable de gagner leur confiance, de les monter, les diriger et en faire mes amis, mes complices. Mon histoire avec les chevaux et la pratique de l’équitation ont débuté lorsque j’étais adolescent.

Mon cursus scolaire m'oriente vers le milieu professionnel, habitant dans mon pays maternelle, la Corse, et ma relation de plus en plus étroite avec les chevaux, nous envisageons avec mon père une orientation vers le tourisme équestre et mettre à profit ma passion du cheval et la magie d’un pays dont je connaissais les recoins inconnus. Je commence donc dans un Ranch à Sant’ Ambroggio, le Rendez Vous des Cavaliers, ou je côtoie des cavalières de mon âge venues en vacances. Claudia une jeune Allemande qui ne jurait que par Galoubet et Gilles Bertrand de Balanda, et une jeune Française, dont le père un célèbre compositeur de musique  mouillait son bateau dans le petit port, Eugénie déjà Championne en concours complet n’arrêtait pas de faire sauter tous les chevaux du ranch...

Mais ces rencontres déjà enrichissantes et prometteuses étaient un mystère pour moi et mon peu de culture équestre à ce moment-là. Mais et c’est là que tout bascule pour moi, pour avancer dans une formation de guide de tourisme équestre, je fais un stage à Oletta, dans un club hippique pour passer mon examen fédéral du premier degré, étrier et éperon de bronze.

Et là, la rencontre la plus magique de ma vie. Cette découverte, la quête de toute mon enfance, cette capacité à me confondre avec le cheval et à défier l’apesanteur. Mais c’est aussi ma rencontre avec l’équitation classique, académique et sportive. Ce jour-là, j’ai quinze ans et je saute un obstacle grâce à la puissance majestueuse et conciliante du cheval. Dans l’instant qui suit, mon avenir se dessine, celui que je décide seul, celui qui désormais m’appartiendra, je veux être cavalier de jumping, je veux faire les jeux Olympiques, et pour vivre cette destiné, je ne serais plus guide de tourisme équestre mais enseignant d’équitation.

C’est ainsi que forgeant ma carrière de cavalier je navigue d’Oletta vers le continent à Marseille pour durant quatre ans me consacrer à ma formation d’enseignant et obtenir le BEES1°. Ensuite c’est le service militaire, je suis affecté dans un centre équestre à Barcelonnette, puis je reprends ma vie professionnelle à Manosque puis Lamalou les Bains. Pur produit des clubs, je m’installe à mon compte en 1996 et me consacre enfin à mes objectifs premiers, la compétition avec des élèves et moi-même. Sans atteindre l’accessit suprême des JO j’évolue de manière performante jusqu’en Pro1 & en jeunes chevaux et constitue rapidement une écurie très sérieuse en périphérie de Montpellier.

Malheureusement, je m’insurge en 2007 contre le projet fédéral du nouveau règlement et je mets un pied dans la politique sportive. C’est ainsi qu’avec un proche nous mettons en place le Languedoc Tour Sud France, un circuit de compétition de CSO qui aujourd’hui encore draine souvent plus de 1000 engagés à chaque étape.

Je commence à ce moment-là à m’investir pour le collectif. En 2011 j’entame le combat pour le maintien du taux de TVA réduit à 5,5% pour les activités équestres et je mets un deuxième pied dans la vie politique au service du collectif. Pour plus de poids dans ce combat et parce que je souhaite faire évoluer ma Région du Languedoc Roussillon je brigue alors le mandat de Président de CRE et je suis élu en 2013. Bénévole engagé, je vois ma région évoluer positivement, et si l’ensemble des structures équestres sont majoritairement responsables de ce développement, j’y mets tout mon cœur et toute mon énergie pour contribuer à cet essor. La fusion des régions arrive et je deviens pour les mêmes raisons Président du CRE Occitanie, avec de bons résultats et surtout un bilan positif des actions innovantes menées avec mon équipe.

Durant tout ce temps et aujourd’hui encore je cumule un mandat important de bénévole et une vie professionnelle comme beaucoup d’entre nous ou au quotidien nous assumons la bonne santé de nos chevaux et poneys, le coaching, la gestion des salariés, l’administratif, la comptabilité, le travail et la sortie des chevaux, le dressage, la compétition et la valorisation...

En somme je suis comme la plupart d’entre nous, un homme de cheval accompli, dont le quotidien est fait de passion que j’ai à cœur de transmettre et de partager. La relation au cheval ne s’apprend pas dans les livres ni dans les colloques ou les grands discours, la relation au cheval elle s’apprend au quotidien et comme vous je suis le fruit de cette relation.

Alors ma destiné m’a éloigné de mes rêves de Jeux Olympiques, mais chaque jour elle m’a rapproché de ce qui me fascine encore aujourd’hui, le cheval. Au travers d’un piéton que j’ai transformé en homme de cheval épanoui, le sourire d’un jeune cavalier après sa première victoire, cette cavalière heureuse de son nouveau diplôme, la naissance d’un poulain qui, c’est sûr ira lui aussi aux JO, ce jeune cheval qui apprend chaque jour, ce cheval de concours qui donne à chaque fois le meilleur de lui-même, la fête du club, les grandes tablées...

Mais croiser le regard attentif d’un cheval, d’une jument, avec cet œil brillant associé à ce mouvement des oreilles qui se pointent dans ma direction, reste un moment unique dont je ne me lasse jamais. Ce moment d’échange secret et de complicité que seuls, vous et moi, hommes et femmes de chevaux, pouvons comprendre...

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